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L’ancien candidat aux élections municipales de Paris a été condamné ce vendredi 29 octobre à 500 euros d’amende pour injure publique envers Anne Hidalgo. Marcel Campion devra également payer un euro de dommage et intérêts, pour préjudice moral et 1 500 euros de frais de procédure à la maire de Paris. Au cours d’une réunion publique, le « roi des forains » avait traité de salope, Mme Anne Hidalgo.
« C’est carrément une salope » #
En 2019, Anne Hidalgo avait porté plainte contre le « roi des forains » après que le quotidien Le Monde ait publié un article rapportant les propos énoncés par ce dernier. Alors âgé de 81 ans, Marcel Campion tenait des propos injurieux à l’encontre de sa rivale à l’occasion d’une réunion publique qui s’inscrivait dans le cadre de sa campagne municipale.
« C’est carrément une salope. Elle m’a dit : « Moi, j’adore les forains. » Elle a juste essayé deux ans plus tard de nous détruire complètement. Je me demande toujours pourquoi. (…) Il faut la punir », avait-il déclaré.
En effet, des relations saines liaient la maire socialiste de Paris à M. Campion au départ, avant d’être dégradées par l’ouverture d’une enquête concernant l’attribution de l’emplacement de la grande roue, place de la concorde. Mme Hidalgo avait alors mis fin à près de 35 ans de contrats entre les maires successifs de Paris et le forain, qui se voyait non seulement soudainement privé de sa grande roue, mais également de son marché de Noël aux Champs-Élysées.
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La cour d’appel en charge du dossier avait annulé en juin 2019, la mise en examen de la ville capitale pour « favoritisme » et avait donné raison à Marcel Campion en annulant ses poursuites pour « abus de biens sociaux ». Dans ce remue-ménage, le « roi des forains était devenu un opposant de première de la maire socialiste au point de se liguer contre sa réélection.
Les limites admissibles de la liberté franchie #
Le tribunal en charge de l’affaire a estimé ce vendredi que : « Les propos poursuivis, qui font usage d’une insulte grossière et basique de nature à dégrader la personne visée, et à lui témoigner du mépris, d’autant plus qu’elle appartient à la gent féminine, ne contiennent l’imputation d’aucun fait précis et sont incontestablement injurieux ». Et de poursuivre : « ces propos injurieux ont été adressés à Anne Hidalgo à raison de sa qualité d’élue puisqu’ils ont été proférés en réaction aux décisions qu’elle avait prises en sa qualité de maire ». En conclusion, ils « dépassent les limites admissibles de la liberté d’expression ».
« C’est une décision satisfaisante qui vient rappeler qu’on ne peut pas insulter impunément une élue de la République », a salué l’avocate d’Anne Hidalgo, Me Sabrina Goldman. « C’est un rappel d’autant plus important qu’il survient dans une période de perte des repères et d’outrance médiatique quotidienne », a-t-elle ajouté.