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Les choses se compliquent pour l’ancien adjoint à l’urbanisme qui s’était engagé à assumer des responsabilités dans d’autres entreprises. Il vient de jeter les éponges et le parquet est saisi pour des soupçons de conflit d’intérêts. Alors que l’élection présidentielle de 2022 se rapproche, la maire candidate pourrait se voir priver des services de l’un de ses principaux adjoints entre 2014 et 2020, et co-directeur de la campagne pour sa réélection.
Conflit d’intérêts et prise illégale d’intérêts, Danielle Simmonet saisit le parquet #
Sous la pression, l’ancien patron de l’urbanisme à Paris, Jean-Louis Missika vient en quelques jours d’abandonner les responsabilités qu’il avait acceptées dans deux entreprises du secteur urbain. Il s’agit de Novaxia, un groupe spécialiste du « recyclage urbain », et la société foncière Gecina. Dans les deux situations, la commission de déontologie de la Ville capitale a estimé que ces responsabilités dans le privé présentaient un risque de conflit d’intérêts, d’après des avis distincts rendus vendredi 5 et ce lundi 22 novembre.
Le Parquet national financier a été saisi le 19 novembre par une opposante politique, Danielle Simonnet de La France insoumise, au titre de l’article 40 du code de procédure pénale. La plaignante estime que les missions de l’ex-adjoint sont « susceptibles de relever de conflits d’intérêts voire de prise illégale d’intérêts ».
La justice statuera s’il y a matière à enquête. Mais l’affaire suscite d’ores et déjà la question des activités que peuvent ou non exercer les anciens élus, après avoir quitté leurs fonctions politiques. Quels postes peuvent-ils occuper, ou peuvent-ils travailler, sans que cela fasse peser un soupçon sur leur précédent mandat ? Année après année, les règles et leur application se renforcent.
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Après la réélection d’Anne Hidalgo, auquel il a considérablement contribué, Jean-Louis Missika a décidé, à 69 ans, de prendre sa retraite politique tout en renouant avec certaines de ses activités antérieures, notamment l’enseignement et l’écriture de livres.
Loin de la politique, Jean-Louis Missika renoue avec ses passions #
Cette année, il a accepté aussi les propositions faites par plusieurs entreprises qu’il avait fréquentées. Ainsi, en juin dernier, il a donné son accord pour rejoindre le « comité de mission » de Novaxia, dont les neuf membres doivent servir de « phare » et guider l’entreprise en « identifiant les signaux faibles du marché », détaille Joachim Azan, président du groupe immobilier. La première réunion s’est tenue mi-octobre. L’ancien adjoint n’est pas rémunéré. Cependant, un défraiement annuel de 1 000 euros auquel il a fini par renoncer lui est proposé.
Entre temps, il avait accepté de prendre la présidence du « comité d’orientation et de prospective » de Gecina, l’une des plus importantes entreprises foncières de Paris, qui détient et gère quelque 20 milliards d’euros d’actifs (bureaux et logements). Il est question de « nourrir la réflexion de Gecina sur les grandes dynamiques du marché, en pleine transformation, de l’immobilier », selon le groupe. Cette fois, l’activité est rémunérée : 15 000 euros la réunion (travail annexe compris), pour son président. Deux réunions ont déjà eu lieu : l’une en avril et l’autre début octobre. L’impact du numérique sur la construction et l’urgence climatique était à l’ordre du jour.