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Donnée favorite pendant longtemps pour le second tour de la présidentielle de 2022, Marine Le Pen n’a plus toutes les cartes en main. Elle va devoir résoudre l’équation Éric Zemmour qui est de la même obédience politique qu’elle. Invitée ce dimanche sur BFM TV la candidate du rassemblement national ne se voit pas dans la politique défendue par le polémiste. Elle relève de nombreux points de divergence entre son programme et les propositions d’Éric Zemmour.
« Il s’intéresse assez peu (…) aux fins de mois des Français » #
« Nous avons incontestablement des divergences sur le plan économique et social », reconnait Marine Le Pen. La candidate du RN met en exergue sa sensibilité sociale qui lui a fait fléchir sur certaines mesures qu’elle juge incompatibles avec les conditions que vivent les Français.
« Sur les sujets sociaux, incontestablement, ma sensibilité sociale me fait diverger des propositions qui aujourd’hui sont des propositions qui m’apparaissent très dures pour les Français », se justifie-t-elle. Pour elle, l’ancien éditorialiste « s’aligne sur des positions plutôt libérales et conservatrices assez classiques ».
Dans son programme, Marine Le Pen plaide pour la surpression des charges salariales sur les SMIG et le bas salaire et une prime de 80 euros de plus pour les bas salaires. Elle propose une TVA à 5,5 % au lieu de 20 % sur l’essence, l’électricité et le gaz. Elle souhaite privatiser les autoroutes et fixer la retraite à 60 ans.
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En revanche, Éric Zemmour prône une politique néo-libérale. Il plaide notamment pour une baisse des impôts de production, une baisse de l’impôt sur les sociétés, une baisse des charges et la retraite à 64 ans. Il est donc clair que la candidate du RN cible plus la classe populaire, contrairement au polémiste qui privilégie les patrons d’entreprise.
L’immigration : « lutter sans faiblesse, mais sans excès » #
Le polémiste réussit pour le moment à centraliser le débat autour de la politique migratoire qui, pour lui, affaiblit la France. Cependant, sur le sujet, Marine Le Pen ne voit pas de nouveautés sur les propositions d’Éric Zemmour. Selon elle, le polémiste ne fait que reprendre les approches que défend le Rassemblement national depuis des lustres.
« Je ne vois pas la plus-value qu’il apporte, si vous voulez bien, sur l’immigration et la sécurité. Je retrouve dans sa bouche les propositions que nous faisons depuis longtemps et que vous connaissez bien qui étaient dans mon projet de 2017 et même dans mon projet de 2012 », déclare la finaliste à la présidentielle de 2017.
« Expulser les délinquants étrangers de France, arrêter le regroupement familial, maîtriser l’arrivée aux frontières » sont des sujets à traiter, rappelle-t-elle, qui ont été travaillés de longue date. « J’attends de voir s’il aura une plus-value particulière sur ces sujets », insiste-t-elle. Sur l’immigration, Marine Le Pen « veut lutter sans faiblesse, mais sans excès. »
Lors de ce passage sur BFM TV, il profite pour afficher une fois encore son opposition à la réforme de l’Assurance-chômage. Elle juge cette monture injuste. « C’est terrifiant la philosophie de cette réforme. Le gouvernement considère que les Français sont des feignants, qu’ils sont au chômage parce qu’ils ne veulent pas travailler, alors qu’ils sont au chômage parce qu’ils ne peuvent pas », a-t-elle justifié.
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