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Disparu des radars depuis 2017, Jean-Christophe Cambadélis refait son apparition dans les médias. L’ancien premier secrétaire du Parti socialiste accorde un entretien au quotidien Le Point ce samedi 18 septembre 2021. La présidentielle de 2022 était au menu des débats, notamment les préparatifs au sein du Parti socialiste. Certes, l’ancien député marque quelques divergences avec les actuels responsables de sa formation politique. Cependant, il juge la division assez profonde et appelle au rassemblement.
« Il est nécessaire de faire gagner une gauche responsable » #
Même s’il reproche assez de choses aux dirigeants du PS, Jean Christophe Cambadélis ne compte pas abandonner son parti. Lors de son entretien, l’ancien Premier secrétaire du parti dénonce par exemple, la méthode de désignation de la candidate d’Anne Hidalgo. Selon lui, les dirigeants font le forcing pour qu’elle soit la candidate. Pourtant les bases définies au préalable étaient différentes.
« Il y a dix-huit mois, j’ai posé le problème ainsi : soit on se met tous derrière Anne Hidalgo, soit nous faisons une primaire en novembre ou décembre 2021 et j’en serais. On ne s’est pas mis derrière Anne Hidalgo, en tout cas pas tout de suite. On ne fera pas de primaire. Un autre calendrier a été préféré », déclare-t-il.
Cependant, il précise que cette incompréhension ne pourra pas être un prétexte pour se mettre en retrait. L’ancien député plaide pour un rassemblement derrière la candidate qui sera choisie. Mais celle-ci doit s’aligner sur les valeurs de la gauche. « Je le respecte. Anne Hidalgo s’avance. Je crois qu’il est nécessaire de faire gagner une gauche responsable qui défend l’intégrité humaine et une société décente. Il ne faut faire l’impasse ni sur le social ni sur l’écologie et aborder de façon républicaine. C’est-à-dire droits et devoirs, les questions qui taraudent les Français » a-t-il rappelé.
La refondation de la gauche #
Selon Jean-Christophe Cambadélis, une refondation de la gauche s’impose et il revient aux responsables actuels du parti d’enclencher le processus. « J’attends que la gauche responsable fixe l’enjeu de la décennie à venir, à savoir une République impartiale, un nouveau contrat social, une transformation écologique. J’attends une direction collective, quasiment un comité de salut public pour reformuler la gauche réaliste, refonder la gauche de gouvernement. J’attends une prise de conscience », souligne-t-il.
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L’ancien premier secrétaire socialiste, insiste qu’à l’état actuel des choses, la gauche ne fera pas une bonne figuration lors de la prochaine présidentielle. Pire, la déchéance peut durer jusqu’aux prochaines législatives. « La gauche est datée, divisée, radicalisée. À cette étape, elle ne peut espérer l’emporter. Pire, elle prend le risque d’être marginalisée aux législatives par ses querelles sur des postures d’hier. La gauche ne peut espérer revenir dans le cœur des Français sans avoir bâti une nouvelle offre et un minimum d’unité », a-t-il conseillé.
Interrogé sur l’absence des anciens cadres du Parti socialiste tels que François Hollande, Bernard Cazeneuve dans les débats, il répond qu’ils n’ont pas été associés. « On ne les a pas sollicités, comme d’autres. Je le regrette. Je n’ai jamais fait dans le jeunisme. Le PS doit construire un nouveau cycle, je entends. Mais qui n’a pas de passé n’a pas d’avenir », a-t-il souligné.